Lexique
NFT : Token non fongible
Fongible : Se dit de choses qui se consomment par l’usage et qui peuvent être remplacées par d’autres de même nature.
Token : jeton permettant l’authentification
Métavers (meta universe) : La première apparition du terme metavers a été dans Snow Crash, « Le Samouraï virtuel » de Neil Stephenson. Les citoyens y utilisent des avatars numériques pour explorer un monde virtuel en ligne. Ce qui est pour eux une façon comme une autre d’échapper à la réalité. (Source : www.futura-sciences.com)
Vendredi 21 janvier 2022, MOD’SPE Paris s’est rendu sur le salon Who’s Next afin de suivre une conférence ainsi qu’un débat au sujet de la Virtual Fashion, animés par Nathalie Badreau, experte digitale. La mode virtuelle est en plein expansion notamment grâce à la vulgarisation du métavers, monde virtuel en 3D. Depuis la fin des années 90, avec la création du web, la mode s’étend dans le monde digital. Elle est à la conquête de nouveaux territoires d’expression. Des premières boutiques en ligne aux NFT, les changements de comportements face à notre utilisation de la mode sont importants. Nous allons essayer de les comprendre grâce à la conférence de Nathalie Badreau.
Genèse : Gen-z
Tout d’abord, il faut savoir qu’environ 3 milliards de personnes utilisent quotidiennement des plateformes de jeux vidéo. Cela concerne la partie de Candy Crush sur le téléphone mais aussi la session en immersion en réalité virtuelle. Ces chiffres représentent une énorme part de marché. La génération qui a propulsé la réalité virtuelle est la génération Z, qui englobe les personnes étant nées entre 1997 et 2010. La conférencière a insisté que cette génération a grandi dans internet et non pas sur internet. Ce qui pose d’ores et déjà le concept d’immersion tant recherché par cette génération qui repousse toujours plus les frontières du digital. La crise sanitaire a totalement amplifié ce phénomène en proposant le contexte idéal pour la digitalisation massive de nos habitudes de vies.
Achats en ligne, vie sociale sur les réseaux sociaux, formation en e-learning, télétravail… la liste est encore longue. Ce qui est certain, c’est que notre monde a diamétralement évolué vers un monde plus digital. D’après Benjamin Chiche, le fondateur de Barney, les concepts de physique et virtuel ne sont pas opposés. Au contraire, le virtuel serait une extension de notre monde physique.
L’avatar comme dénominateur commun
Ce qui rassemble tous ces outils qui nous font toucher du doigt les mondes virtuels : les avatars.
Qu’ils soient la copie exacte de notre apparence physique au grain de beauté près, ou bien la personnification de ce que l’on voudrait être, les avatars représentent notre identité digitale. Comme dans le monde physique, cette identité peut être cultivée, notamment grâce à la mode virtuelle. L’enjeu des maisons de mode à se digitaliser est donc démultiplié. Cependant, ce nouveau moyen d’utiliser la mode pour les avatars présente des variantes non négligeables.
Vers une modification du ciblage
Si certains aimeront voir leur avatar à leur effigie jusque dans les vêtements, certains transposeront leurs fantasmes les plus fous et utiliseront ces avatars pour exprimer une personnalité fashion qu’ils n’oseraient peut-être pas exprimer dans le monde physique. Une marque ne ciblera pas un client physique de la même manière que son avatar dans le monde virtuel parce que sa façon d’utiliser la mode pourra être différente. Il n’y a donc plus de règles marketing de ciblage comme on les connait actuellement dans le monde physique puisque le métavers ne répond pas aux mêmes lois physiques. Nous pouvons être qui nous voulons, dans un univers aux possibilités infinies. Ce nouvel enjeu des maisons de mode pose également la question du savoir-faire.
NFT et métavers : la révolution des maisons de mode
D’après Nathalie Badreau, les nouvelles maisons de mode (virtuelles) ne répondent plus du tout aux mêmes normes que celles du monde physique. Notre avatar peut porter une robe créée par une maison virtuelle sans que le concepteur 3D à l’origine du vêtement n’ait jamais touché un bout de tissu ou même n’ait aucune compétence en couture. Le savoir-faire est donc totalement différent. L’engouement énorme pour la Virtual Fashion fait aussi écho à la vulgarisation des NFT. Lors de la conférence, Nathalide Badreau a pris l’exemple des skins Fortnite. Les achats de mode sur les jeux vidéo n’étaient pas considérés comme des biens à proprement parler avant l’invention des NFT. Si la plateforme Fortnite venait à fermer, les utilisateurs auraient perdu tout leur investissement (équipement de l’avatar, etc.). L’extension des mondes virtuels outre le contexte des jeux vidéo a ainsi incité les maisons de mode à créer des collections 100% digitales pour habiller nos – futurs – avatars.
Métavers et écologie
Qui dit virtuel dit moins de pollution textile. Dans le processus créatif d’une collection, plusieurs étapes entrent en ligne de compte. La modélisation peut se faire en 3D sur des logiciels. Les prototypes pourront également être créés et testés de façon numérique. Cela permet de diminuer le tissu et donc la pollution. Durant le premier confinement, certains ont pu constater que nous n’avions plus autant envie de changer de vêtements tous les jours. Notre façon de nous habiller et d’utiliser la mode peut énormément dépendre de notre environnement social. La fast-fashion en est une conséquence. D’après une étude, 9% des consommateurs achèteraient des vêtements uniquement pour les réseaux sociaux.
Virtual Fashion & Instagram
Il est désormais possible d’envoyer une photo de soi-même en sous-vêtements à une maison de mode virtuelle. La photo sera ensuite agrémentée d’un vêtement virtuel. Certains influenceurs ont eu recours à ce nouvel outil de mode virtuelle. Zéro pollution textile, zéro fast fashion. Certaines marques utilisent ce concept pour tester des collections sur les réseaux sociaux avec des influenceur. Elle peuvent ainsi voir le potentiel commercial que les collections pourront engendrer. Si la collection ne semble pas plaire au grand public, aucun vêtement ne sera produit – stocké. Si la campagne plait, la production pourra être lancée en fonction de la demande.
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